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Pensées Françaises Contemporaines

Informations en francais

Le programme « Pensées françaises contemporaines », ainsi que la Chaire du même nom, entend tenir compte de la diversité des débats disciplinaires français afin de les présenter en Allemagne. A cet égard, le pluriel renvoie, d’une part, à la multiplicité irréductible des disciplines et des objets étudiés et issus de la vie socio-culturelle, et d’autre part, aux nombreuses imbrications et discontinuités des deux côtés du Rhin. 

La Chaire est ainsi consacrée à l’analyse, la reconstruction, mais aussi à la critique de ces « pensées françaises contemporaines ». L’étude des influences, des transformations, des croisements et des traductions des débats académiques français et/ou allemands, voire issus des universités partenaires, y jouera un rôle central. A cet égard, la mise en valeur des différences, mais aussi des similitudes dans les positionnements épistémologiques et théoriques en sciences humaines et sociales, qu´il s´agisse d´économie, d´histoire, de science politique, de philosophie, d’anthropologie, de droit ou de sociologie, permet d´enrichir la réflexion menée avec les étudiants et les collègues sur ces aspects en Europe.

Par ailleurs, le programme entend intégrer, en relation avec les Etudes numériques, les réflexions menées sur le rôle des nouvelles technologies dans l´évolution et aussi l´enseignement durable des sciences humaines et sociales, notamment en périodes de crise.

En Sciences économiques, il y a eu historiquement des écoles de pensées contrastées : si la pensée libérale est née en France alors que l’Allemagne lui est demeurée longtemps rétive (telle qu’en témoigne l’école historique allemande), le XXème siècle a, lui, été marqué par des conceptions différentes de l’intervention publique, notamment dans l’après-guerre, avec l’empreinte ordo-libérale en République Fédérale et l’importance du keynésianisme et du planisme en France. Dans le contexte contemporain de convergences des approches théoriques dominantes à l’échelle internationale, on pourrait explorer ce qui demeure de ces différences, tels qu’en témoignent les débats franco-allemands sur l’architecture institutionnelle de la zone euro.

De même, en Droit, les approches nationales de l’intégration européenne demeurent contrastées en raison, notamment, de l’importance conférée par la Cour de Karlsruhe à la protection des droits fondamentaux, ainsi qu’aux principes de subsidiarité et de proportionnalité.

En Histoire, l´approche mémorielle continue de susciter un dialogue nourri par l'« histoire croisée » et la question des restitutions.

Et en Science politique, Sociologie et Relations internationales, les approches restent encore différenciées et requièrent un dialogue plus soutenu, notamment sur la construction européenne menacée par le retour de la guerre.

La Philosophie et la littérature conservent une acuité particulière eu égard à l'actualité de la philosophie des Lumières au regard du contexte européen actuel.

Le but de la Chaire consiste en somme à analyser les approches et cadres théoriques communs, et à identifier les particularités des approches françaises (devant un public étudiant allemand et international à l’Université Viadrina) en prêtant une attention particulière à leur diffusion et à leurs éventuelles réinterprétations à l´étranger. Cette approche comparatiste s´inscrit pleinement dans la mission fondatrice de l’Europa-Universität Viadrina, en tant qu’université expérimentale à vocation européenne.