Description: Un système de valeurs cohérent, le souvenir national, ou le roman national, paraît avoir organisé la mémoire française, particulièrement à travers les institutions pédagogiques et les organisations savantes, au cours du XIXème siècle, et spécifiquement à l’initiative de la IIIème République. Puis au cours des siècles suivants cette structure collective de la « communauté imaginée » (B. Anderson) se serait peu à peu évanouie, selon des modalités diverses. Simultanément, les « milieux de mémoire », c’est-à-dire les différentes parties de la société qui entretenaient des mémoires vivantes auraient eux-mêmes disparu au profit de « lieux de mémoires » désormais privés d’existence sensible. Tel est le diagnostic influent porté par Pierre Nora dans une somme qui n’a pas cessé, depuis sa parution voici une génération, de susciter l’admiration et la critique. La portée du point de vue « mémoriel » a été telle qu’il a durablement marqué la relation publique à l’histoire de France, mais aussi aux mémoires collectives, et à leurs disputes. On tentera d’examiner les acquis de cette histoire, ses critiques les plus notoires – l’idée de « noeuds de mémoire », par exemple – comme les débats culturels et politiques qui lui sont plus ou moins liés, ainsi autour du « devoir de mémoire », ou des « guerres de mémoire ».

Pascal Blanchard, Isabelle Veyrat-Masson dir., Les guerres de mémoires. La France et son histoire. Enjeux politiques, controverses historiques, stratégies médiatiques, La Découverte, 2008.
Évelyne Cohen et Gérard Monnier, éd., la République et ses symboles: Un territoire de signes. Éditions de la Sorbonne, 2021. Sébastien Ledoux, Le Devoir de mémoire. Une formule et son histoire, Paris, Cnrs, 2016.
La nation en récit, Paris, Belin, 2021.
Pierre Nora, Les lieux de mémoire, Gallimard, 3 volumes, 1997.
« La loi de la mémoire ». Le débat, 1994, vol. 78, no 1, p. 178-82.
Pascal Ory, Michel Pastoureau et Jérôme Serri, les couleurs de la France, Paris: Hoëbeke, 2016.
Marie-Anne Sire, La France du patrimoine: les choix de la mémoire, Gallimard, 1996.

Description: Monuments have been always designed not only to commemorate particular persons or events from the past but also to set up a political agenda or a cultural canon for the centuries to come. Their placement outdoors aimed - especially in revolutionary moments – a quick and simple way of communication to be proceeded in an egalitarian, easily accessible way, outside of the museums. The traditional monuments as a genre reached – at least in Germany and in France – the peak of their popularity in the late 19. Century. Later on, they were seen rather critically and have been subsequently modified or gradually superseded by the concept of “art in architecture” or “public art”. The latter fitted much better to the creative and individualized correlation between the art or decoration and built environment. Moreover, especially the authoritarian governments of the 20th century exploited the genre to create urban spaces with ideological content. Nowadays, urban communities on almost all continents are constantly challenged by the debates how to handle with the landmarks, that don´t fit to the contemporary perception of the history at all. The seminar will consist of lectures, in which the history of the development of monuments and public art will be presented. The participants will be obliged, to make research and to find case-studies related to the debates on the treatment of monuments. The result in seminar shall imply the presentation of a particular case and a paper to be finished at the end of the seminar. Beyond the universal aspects and interrelations between the art and the city space, the seminar will provide some hints to the memorial culture of Frankfurt (Oder) and/or Berlin. Therefore, some city walks and considerations outdoors will take place in the second half of the semester.
Bevan, Robert. The destruction of memory: Architecture at war. Reaktion books, 2007.Gillis, John R., ed. Commemorations: the Politics of National Identity. Princeton, New Jersey: Princeton University Press, 1999.
Sergiusz Michalski, Public Monuments. Art in Political Bondage 1870-1997. London 1998.
Helmut Scharf, Kleine Kunstgeschichte des deutschen Denkmals. Darmstadt 1984.

 
Seminarsprache / language: Englisch / english